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DELPHI_space, Fribourg-en-Brisgau (DE)
7 septembre - 13 octobre
vendredi et samedi : 17h-20h, dimanche : 15h - 18h
Commissaire/curator : Hanna Weber
Assistante commissaire/ Curatorial assistant : Katharina Grün
Ce sont surtout les eaux qui entourent la planète d‘une enveloppe fragile. Les océans, les rivières et les lacs forment un réseau complexe qui recouvre la surface de la Terre et donne vie aux régions les plus diverses. L‘exposition Troubled Surface / Surface troublée met en dialogue deux positions photographiques qui abordent de manière différente le motif de l‘eau et sa dimension poétique et politique. Alors que Gabriel Goller, dans sa série Everywhere is a better place, fait le portrait de la métropole nigériane de Lagos, située au bord de l‘océan Atlantique sud, sur fond de pollution et de pénurie d‘eau, Karin Jobst, dans sa série d‘œuvres OCEAN. Transatlantic seaway constate les mouvements fugaces et les reflets du ciel à la surface de l‘une des principales voies navigables de l‘Occident, l‘axe Rotterdam-New York. Dans les travaux présentés, ce n‘est pas seulement l‘interdépendance des relations commerciales et des conditions de vie mondialisées qui transparaît. Les prises de vue nous amènent également à nous demander comment le naturel et le produit de l‘humain s‘entremêlent et si ces interdépendances apparaissent au grand jour ou restent invisibles.
Water, above all, surrounds the planet in a fragile envelope. Oceans, rivers and lakes form a complex network that covers the Earth's surface and gives life to the most diverse regions. The exhibition Troubled Surface / Surface troublée brings together two photographic positions that take different approaches to the theme of water and its poetic and political dimensions. While Gabriel Goller's series Everywhere is a better place portrays the Nigerian metropolis of Lagos, located on the shores of the South Atlantic Ocean, in a context of pollution and water scarcity, Karin Jobst's series OCEAN. Transatlantic seaway, Karin Jobst observes the fleeting movements and reflections of the sky on the surface of one of the West's main waterways, the Rotterdam-New York axis. In the works presented, it's not just the interdependence of trade relations and globalized living conditions that shines through. The images also raise the question of how the natural and the human intertwine, and whether these interdependencies come to light or remain invisible.
“oooh yes ! Premium Water” est l‘inscription sur les water bags, des sachets en plastique de la taille d‘une main contenant de l‘eau douce, qui sont vendus à tous les coins de rue à Lagos, la capitale du Nigeria, avant d‘être jetés. Contrairement aux bouteilles en plastique un peu plus lourdes, ils sont dispersés par le vent dans tous les coins de la ville à cause de leur légèreté, le matériau fabriqué artificiellement se fondant dans l‘environnement construit et naturel. C‘est ainsi que nous rencontrons les water bags dans une grande partie des clichés de Gabriel Goller, que ce soit dans la photographie d‘un lit de rivière bordé de déchets, entre les étals d‘un marché au sol ou dans les mains d‘un chauffeur de camion qui boit. La série, qui a été réalisée sur une période d‘un an, est consacrée à Lagos en tant que lieu d‘une activité trépidante et d‘une grande diversité culturelle. Au milieu du chaos urbain, Goller recherche des moments de calme et de tranquillité et capture son environnement de manière à réduire au minimum la distance entre le photographe et le sujet photographié. Les prises de vue riches en couleurs et en détails permettent au public de s‘immerger dans la réalité de la vie de la plus grande métropole d‘Afrique. Dans un environnement marqué par la dureté et le désordre, de petits moments de beauté et d‘espoir apparaissent, que Goller oppose parfois à des scènes plus tristes.
Gabriel Goller, (*1992 à Fribourg, DE) vit et travaille à Fribourg, DE et Lagos, NG. De 2014 à 2018, il a étudié à la Haute école d‘art, de design et de musique populaire (hkdm, Fribourg) avec la professeure Karin Jobst. Pendant ses études, il a effectué des semestres au Nigeria et aux États-Unis. En 2018, Goller a fait partie de l‘exposition de groupe Stretched Terrains à la Biennale Dak‘Art de Dakar. Depuis 2022, il vit et travaille à Lagos, où il participe à des projets d‘échanges culturels.Son travail se caractérise par l‘exploration et la fusion expérimentales des limites de différents médias comme la sculpture, la peinture et la photographie, en les faisant dialoguer entre eux pour créer de nouvelles formes d‘expression. Une grande partie de ce travail est un regard critique sur les agglomérations des régions métropolitaines européennes et africaines. Il aborde le rôle de la consommation dans la société et l‘identité de l‘individu dans l‘espace urbain.
"oooh yes! Premium Water" is the inscription on the water bags, hand-sized plastic pouches containing fresh water, which are sold on every street corner in Lagos, Nigeria's capital, before being thrown away. Unlike the slightly heavier plastic bottles, they are scattered by the wind in every corner of the city because of their lightness, the artificially manufactured material blending into the built and natural environment. This is how we come across water bags in a large proportion of Gabriel Goller's shots, whether in a photograph of a riverbed lined with garbage, between the stalls of a ground-level market or in the hands of a truck driver drinking. The series, which was produced over a period of one year, focuses on Lagos as a place of hectic activity and cultural diversity. Amidst the urban chaos, Goller seeks out moments of calm and tranquillity, capturing his surroundings in such a way as to minimize the distance between photographer and photographed subject. The shots, rich in color and detail, allow the public to immerse themselves in the reality of life in Africa's largest metropolis. In an environment marked by harshness and disorder, small moments of beauty and hope appear, which Goller sometimes contrasts with sadder scenes.
Gabriel Goller, (*1992 in Freiburg, DE) lives and works in Freiburg, DE and Lagos, NG. From 2014 to 2018, he studied at the University of Art, Design and Folk Music (hkdm, Freiburg) with Professor Karin Jobst. During his studies, he spent semesters in Nigeria and the USA. In 2018, Goller was part of the group exhibition Stretched Terrains at the Dak'Art Biennale in Dakar. Since 2022, he has lived and worked in Lagos, where he participates in cultural exchange projects.His work is characterized by the experimental exploration and fusion of the boundaries of different media such as sculpture, painting and photography, bringing them into dialogue with each other to create new forms of expression. Much of this work is a critical look at the agglomerations of European and African metropolitan regions. It addresses the role of consumption in society and the identity of the individual in urban space.
www.instagram.com/gabrielemanuelgoller/
Dans son travail OCEAN – transatlantic seaway, Karin Jobst fait fusionner près de 300 prises de vue analogiques en une expérience chromatique qui occupe tout l‘espace, sous la forme d‘un film photographique de plusieurs heures. Les photographies ont été prises en 2012 lors d‘un voyage de douze jours à bord d‘un porte-conteneurs, lors de la traversée de Hambourg à New York via Rotterdam. Toutes les heures, Jobst saisissait avec son appareil photo une partie de la surface de l‘eau depuis le bateau en mouvement. Chaque extrait porte sa propre coloration, basée sur les reflets du ciel en constante évolution et sur les mouvements de l‘eau provoqués par le navire. La voie maritime transatlantique reliant l‘Europe à New York est l‘une des routes commerciales les plus fréquentées au monde. Au cœur de l‘œuvre se trouve toutefois un moment immersif dans l‘expérience réelle, une immersion dans la contemplation de l‘eau qui passe, qui se transforme en un moment immersif dans l‘espace d‘exposition, une immersion dans des mondes de couleurs sur le mur. Pour ce faire, des prises de vue analogiques moyen format numérisées ont été traduites en photographies basées sur le temps et saisies dans une transition cinématographique. Comment l‘espace se transmet-il dans la photographie et le film et quelles sont les frontières qui se dissolvent ?
Karin Jobst (*1973, Landshut, DE) a obtenu un master en beaux-arts (MfA) à la Hochschule für bildende Künste, Hamburg HFBK avec les professeurs Silke Grossmann et Wim Wenders, et son diplôme en photographie à la FH Bielefeld avec la professeure Katharina Bosse, grâce à une bourse de la fondation Heinrich Böll, Berlin. Elle a photographié une centrale nucléaire allemande, a voyagé en porte-conteneurs de Hambourg à New York City, aux États-Unis, et a photographié sous les chutes du Niagara dans l‘un des plus grands tunnels d‘Amérique du Nord. Karin Jobst vit et travaille à Hambourg et à Fribourg. Elle est une membre nommée de l‘Académie allemande de photographie, DFA, et de la Société allemande de photographie, DGPh. Elle est également experte de confiance de la Fondation d‘études Heinrich Böll, Berlin.
In her work OCEAN - transatlantic seaway, Karin Jobst fuses almost 300 analog shots into a chromatic experience that occupies the whole space, in the form of a photographic film lasting several hours. The photographs were taken in 2012 during a twelve-day voyage aboard a container ship from Hamburg to New York via Rotterdam. Every hour, Jobst would capture a section of the water's surface with her camera from the moving ship. Each extract bears its own coloring, based on the reflections of the ever-changing sky and the movements of the water caused by the ship. The transatlantic seaway linking Europe to New York is one of the world's busiest trade routes. At the heart of the work, however, is an immersive moment in the real experience, an immersion in the contemplation of passing water, which is transformed into an immersive moment in the exhibition space, an immersion in worlds of color on the wall. To achieve this, digitized medium-format analog shots were translated into time-based photographs and captured in a cinematic transition. How is space transmitted in photography and film, and what boundaries dissolve?
Karin Jobst (*1973, Landshut, DE) obtained her Master of Fine Arts (MfA) at the Hochschule für bildende Künste, Hamburg HFBK with Professors Silke Grossmann and Wim Wenders, and her Diploma in Photography at the FH Bielefeld with Professor Katharina Bosse, thanks to a scholarship from the Heinrich Böll Foundation, Berlin. She has photographed a German nuclear power plant, traveled by container ship from Hamburg to New York City, USA, and photographed under Niagara Falls in one of North America's largest tunnels. Karin Jobst lives and works in Hamburg and Freiburg. She is an appointed member of the German Academy of Photography, DFA, and the German Society of Photography, DGPh, and a trusted expert of the Heinrich Böll Study Foundation, Berlin.